Des centaines de pissenlits disséminés au Canada en symbole de résilience

Des centaines de pissenlits disséminés au Canada en symbole de résilience

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© Monique Martin

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Par Lise Lanot

Publié le

Monique Martin crée des centaines de sculptures en tissu afin d’appeler à la résilience et à l’acceptation.

Pour son nouveau projet Context is Everything, Monique Martin cite l’auteur états-unien Ralph Waldo Emerson, qui affirmait qu’une “mauvaise herbe [n’était qu’une] fleur dont on n’avait pas encore découvert les avantages”. Partant de cette réflexion, l’artiste canadienne fait fleurir des pissenlits, mauvaises herbes s’il en est, en papier.

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Fin 2020, elle a installé 1 600 de ses sculptures de papier à travers la ville d’Edmonton (de ses rues cimentées à son opéra, en passant par les portes battantes de grands magasins) et compte bien les disséminer dans le reste du Canada courant 2021. Selon Monique Martin, cette “fleur détestée” devrait plutôt être vue comme un symbole de santé mentale” :

“Le pissenlit symbolise la guérison d’une douleur émotionnelle ou physique, la survie face aux défis et aux difficultés de la vie. Il nous somme d’être forts face à l’adversité. Le pissenlit peut s’épanouir dans des conditions difficiles, c’est un symbole de combat face aux défis de la vie. Le pissenlit nous dit de ne pas renoncer, même si d’autres essaient de se débarrasser de nous”, déclare l’artiste dans un communiqué.

© Monique Martin

En “plantant” délibérément la fleur, Monique Martin modifie son état naturel (qui est plutôt de pousser n’importe où, surtout là où on ne veut pas d’elle) pour renverser la façon dont elle est perçue. Symboliquement, le projet est un appel à l’acceptation de soi et de l’autre. Il vise aussi à briser les idées préconçues :

“Si les humains prenaient plus de temps pour se connaître les uns les autres, seraient-ils moins racistes, plus compréhensifs, moins prompts à faire des généralités ? Quand est-ce que les gens deviennent des mauvaises herbes ? Pourquoi décidons-nous qu’une personne est une mauvaise herbe ?”, s’interroge l’artiste.

Réalisées à la main, les sculptures sont faites à partir de hanji, un papier traditionnel coréen, pour “fusionner l’indésirable et le célébré”. Le projet, commencé en 2018, est à destination de toutes les personnes qui ont déjà “subi des discriminations à quelque niveau que ce soit, à cause de leur handicap, couleur de peau, religion, orientation sexuelle, genre, capacité, silhouette et taille”, énumère Monique Martin, qui est déjà prête à remplir le Canada de milliers de fleurs supplémentaires pour interroger et faire bouger les mentalités.

© Monique Martin

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