À Paris, le rat masqué de Banksy a été dérobé

À Paris, le rat masqué de Banksy a été dérobé

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© Banksy

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Par Lise Lanot

Publié le

Un des rats en deux dimensions qui parsèment la capitale a disparu dans la nuit de dimanche à lundi.

Depuis plus d’un an, le rat masqué de Banksy veillait, aux aguets derrière un panneau signalétique indiquant le parking souterrain du Centre Pompidou, dans le IVe arrondissement parisien. Le rongeur est malheureusement porté disparu depuis dimanche 1er septembre au soir. Une enquête est en cours depuis le début de la semaine.

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Le centre d’art contemporain avait pourtant tenté de contrer un tel incident en protégeant le pochoir avec une plaque de plexiglas – celle-ci n’avait cependant pas empêché une première tentative de dégradation “interrompue en juillet 2018 par les agents de sûreté du Centre Pompidou”, rapporte Le Figaro.

Le dessin, revendiqué par l’artiste sur son compte Instagram, était accompagné d’une légende en hommage aux événements de mai 1968 : “Cinquante ans après la révolte de 1968 à Paris. Le berceau de l’art du pochoir.”

“De la glorification des rats” : un symbole du street-artist

Le rat, masqué et “armé” d’un crayon pouvait être vu comme une métaphore de Banksy, lui-même volontairement masqué des regards malgré son immense succès. Le street-artist est d’ailleurs l’auteur de nombreux autres dessins de rats à travers la capitale. Dans son livre Wall and Piece, Banksy détaillait en 2005 sa manie de peindre des rats et de les “glorifier” :

“[Les rats] existent sans permission. Ils sont haïs, chassés et persécutés. Ils vivent dans un désespoir silencieux au milieu de la crasse. Et pourtant, ils sont capables de renverser des civilisations entières. Si vous êtes sale, insignifiant et mal-aimé, alors les rats sont votre modèle ultime.”

Ce n’est pas la première fois que l’artiste, qui refuse de jouer le jeu du marché de l’art contemporain et s’oppose à la vente de ses œuvres qu’on s’arrache pourtant pour plusieurs centaines de milliers d’euros, voit un de ses dessins légués à l’espace public disparaître.

Au début de l’année, c’est son pochoir d’une femme en position de recueillement, réalisé à côté du Bataclan en hommage aux victimes des attentats de 2015, qui s’envolait. Il semble que l’appât du gain continue de nuire à la volonté de l’artiste de créer des œuvres pour tous et toutes, hors des musées et des murs.