Une sculpture ressemblant à une étoile de David retirée de la place publique à Beyrouth

Une sculpture ressemblant à une étoile de David retirée de la place publique à Beyrouth

Image :

“LP46” de Nathaniel Rackowe, 2018. (© Letitia Gallery)

photo de profil

Par Lise Lanot

Publié le

Après un an et demi d'installation, l'œuvre de Nathaniel Rackowe a été retirée, sur ordre du gouverneur de la capitale.

En 2018, la galerie libanaise Letitia Gallery commissionnait Nathaniel Rackowe afin qu’il participe au projet “The Shape of a City”. En juin de la même année, l’artiste anglais installait LP46 place des Martyrs, à Beyrouth. Au cœur de la capitale a ainsi été érigée une sculpture formée de trois structures carrées agrémentées de néons et mesurant 3,50 mètres. Un an et demi plus tard, ces trois cadres d’acier ont commencé à poser problème à certain·e·s habitant·e·s, lorsqu’une vue de l’œuvre en plongée a été diffusée sur les réseaux sociaux.

À voir aussi sur Konbini

Depuis le balcon d’un des immeubles alentours, un utilisateur Twitter a partagé une photographie de la sculpture qui ressemblait, sous cet angle, à une étoile de David. La présence de ce symbole, associé au judaïsme et présent au centre du drapeau israélien, a rapidement créé une polémique au pays du Cèdre, notamment au vu des relations extrêmement tendues entre Israël et le Liban.

Chargement du twitt...

Sur les réseaux, de nombreuses théories sont apparues au sujet de l’œuvre, certain·e·s internautes imaginant des “complots sionistes menés par des manifestants anticorruption”, précise Hyperallergic. Le mois dernier, le gouverneur de la capitale, Ziad Shabib, a ordonné le retrait de LP46 après ces propos affirmant que l’œuvre propageait une pensée sioniste et la normalisation des relations avec Israël. L’artiste et la galerie concernés ont tout de suite réfuté ces affirmations :

“Cette sculpture a été inspirée par l’architecture et les structures que j’ai vues à Beyrouth, les ossatures des nouveaux bâtiments en construction et des vieux bâtiments en destruction. J’ai utilisé la lumière [les néons, ndlr] afin de transformer le matériau dur qu’est l’acier, comme une façon de révéler la beauté dans la ville. La sculpture est destinée aux Beyrouthins et aux Libanais, afin de célébrer l’incroyable nature de ce lieu dans lequel ils vivent.”

Letitia Gallery s’est également exprimée, arguant que “l’œuvre [était] seulement supposée être vue de devant et depuis les côtés, pas de haut”. Après le retrait de l’œuvre, le débat a enflé sur les réseaux, une partie des internautes regrettant qu’une œuvre d’art suscite tant de remous, alors que le pays est remué par les manifestations des Libanais·e·s, et que leur colère reste sans réponse.

“LP46” de Nathaniel Rackowe, 2018. (© Letitia Gallery)

“LP46” de Nathaniel Rackowe, 2018. (© Letitia Gallery)

“LP46” de Nathaniel Rackowe, 2018. (© Letitia Gallery)